Quand faut-il nommer un commissaire aux comptes dans une société ?

Le Commissaire Aux Comptes (CAC) exerce une profession réglementée travaillant dans les entreprises, associations et fondations. Il se doit d’effectuer de manière indépendante le contrôle comptable, financier et juridique. Le CAC dispose de l’autorité pour certifier les comptes, avec l’assurance que les normes comptables sont respectées. La loi fixe les conditions dans lesquelles il devient obligatoire.

Qui est le commissaire aux comptes et quelles sont ses missions ?

Le commissaire aux comptes est un auditeur légal et externe à l’entreprise. Le commissariat aux comptes est un métier réglementé, c’est pourquoi seuls les professionnels inscrits à l’Ordre des Commissaires aux Comptes peuvent l’exercer. Pour être habilité, il prête serment devant la Cour d’Appel et s’engage à respecter le code déontologique attaché à la profession.  

 Son rôle est de s’assurer de la sincérité et la conformité des données financières de l’entreprise avec les normes en vigueur. Son mandat auprès d’une entreprise est fixé à 6 ans, durant lesquels il procède à un audit annuel dont la procédure est strictement définie par la loi.

Le commissaire aux comptes est un intermédiaire entre l’administration fiscale et l’entrepreneur. Il n’intervient pas comme l’expert-comptable comme un conseil auprès de l’entreprise.

Les missions du commissaire aux comptes

La mission principale du commissaire aux comptes est de valider la sincérité et l’exactitude des comptes de l’entreprise, en se référant à son bilan, son compte de résultat et son annexe légale. Il est également sollicité pour :

  • prévenir le Procureur de la République s’il constate une fraude au cours de sa mission auprès d’une entreprise ;
  • fournir des attestations pour le Tribunal dans le cadre d’une procédure collective ou pour les financeurs en cas de recherche de fonds ;
  • émettre son avis sur un document comptable, ainsi que sur une stratégie financière adoptée par l’entreprise.

Les rapports du commissaire aux comptes avec l’entreprise

Le commissaire aux comptes étant nommé pour 6 ans, il entretient des rapports tout au long de son mandat avec le ou les dirigeants de l’entreprise, mais ses relations avec l’entreprise sont plus larges. Il est notamment convoqué à toutes les assemblées générales. Il participe également à l’ensemble des réunions du conseil d’administration ou du directoire et du conseil de surveillance qui examinent ou arrêtent des comptes annuels ou intermédiaires.

Le commissaire aux comptes entre naturellement en collaboration avec le service de comptabilité avec lequel il instaure un dialogue régulier. Il peut à tout moment demander la production des livres de l’entreprise, de ses registres et de l’ensemble de ses documents comptables.

Le commissaire aux comptes est aussi habilité à interroger l’ensemble des tiers en relation avec l’entreprise.

La nomination du commissaire aux comptes

La désignation du commissaire aux comptes dépend du statut juridique de l’entreprise.

  • L’associé unique pour une SASU ou une EURL.
  • Par une décision collective des associés, sur proposition de la direction, pour une SAS.
  • Par une AGO (Assemblée Générale Ordinaire) pour une SA, sur la proposition du conseil d’administration, du conseil de surveillance ou des actionnaires.
  • Par une AGO pour les SCN, SCS, SCA et SARL.

Les seuils déclenchant la nomination obligatoire d’un commissaire aux comptes

La loi PACTE (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises) du 22 mai 2019 portant le numéro 2019-486 visait entre autres la simplification des formalités pour la gestion des entreprises. Trois critères ont été retenus et consignés dans le décret du 24 mai 2019 pour fixer les seuils :

  1. le chiffre d’affaires hors taxe : 8 millions d’euros minimum ;
  2. le montant total du bilan : 4 millions d’euros minimum ;
  3. l’effectif des salariés durant l’exercice : 50 employés. 

À la clôture de son exercice social, toute entreprise dépassant au moins deux de ces trois seuils est tenue de nommer un commissaire aux comptes.

En dehors du franchissement de ces seuils, la désignation d’un commissaire aux comptes peut être imposée lorsqu’un ou plusieurs associés, représentant au minimum 10 % du capital social, en introduisent la demande par l’intermédiaire de la justice.

La désignation d’un commissaire aux comptes pour les associations

Certaines associations sont tenues par la loi de désigner au minimum un commissaire aux comptes qui doit être assisté par un suppléant. Les conditions sont les suivantes :

  • recevoir au minimum 153 000 € de subventions publiques (hors subventions européennes) ;
  • bénéficier de dons annuels de plus de 153 000 € et ouvrant droit aux donateurs à une réduction de l’impôt sur le revenu ou sur les sociétés ;
  • être un fonds de solidarité pour le logement ;
  • être souscriptrice de Plan d’épargne retraite populaire (Perp) ;
  • être une association professionnelle nationale de militaires avec des ressources supérieures à 230 000 € ;
  • avoir une activité économique répondant à 2 des 3 critères suivants : au moins 50 salariés, au moins 3 100 000 € HT de CA ou de ressources, au moins 1 550 000 € de total du bilan ;
  • émettre des obligations ;
  • disposer de ressources financières dépassant 200 000 € et rémunérant de 1 à 3 dirigeants ;
  • être habilitée à accorder des prêts pour les petites entreprises ou les projets d’insertion par des personnes physiques ;
  • être une AASQA (Association Agréée de Surveillance de la Qualité de l’Air).

Par ailleurs, de nombreux organismes sont aussi tenus de désigner une commissaire aux comptes : fédérations de chasseurs ou sportives, centre de formation des apprentis, certaines sociétés de courses de chevaux, etc.

La désignation d’un commissaire aux comptes pour les fondations

Certaines fondations sont également dans l’obligation de désigner un commissaire aux comptes. Elles doivent pour cela remplir l’une des conditions suivantes :

  • lorsque les ressources d’une fondation de dotation dépassent 10 000 € en fin d’exercice ;
  • être une fondation d’entreprise ;
  • être une fondation reconnue d’utilité publique.

Pourquoi nommer un commissaire aux comptes lorsque vous n’y êtes pas obligé ?

Le commissaire aux comptes se trouve généralement mal perçu, notamment pour sa position vis-à-vis de l’administration fiscale et parce qu’il est imposé dans les conditions que nous venons d’évoquer. Toutefois, il est possible d’y avoir recours sans y être obligé.

L’initiative peut venir du dirigeant, de ses associés ou de ses actionnaires. La seule condition est de respecter son mode de désignation en fonction du statut juridique de la société, comme cela est précisé plus haut.

Pour une entreprise, la certification des comptes constitue une assurance pour ses partenaires : clients, fournisseurs et investisseurs. Si vous êtes par exemple à la recherche d’investisseurs dans votre capital, la garantie apportée par le commissaire aux comptes vous octroie un argument de poids. Votre potentiel partenaire dispose de chiffres qu’il sait exacts, ce qui vous permet de gagner sa confiance et de lui prouver le bien-fondé d’investir dans votre entreprise.

Si vous décidez de recourir à un commissaire aux comptes alors que vous n’y êtes pas tenu, c’est aussi pour révéler d’éventuelles failles dans vos comptes et de faire un bilan sur les faiblesses de votre entreprise. En effet, grâce à son expérience, il peut déceler des dysfonctionnements qui vous avaient échappé jusque-là. Il peut alors vous conseiller pour améliorer votre organisation et le fonctionnement de votre entreprise pour la rendre plus compétitive.

Comme l’entreprise, toute association ou fondation peut faire appel à un commissaire aux comptes, même lorsqu’elle n’y est pas tenue par la loi.

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