Les plus vieilles entreprises françaises (toujours en activité) - Partie 1

 

Cela ne vous aura pas échappé, cher lecteur, le site www.legalin.fr, dont vous prenez un plaisir monstre à parcourir le blog (vous êtes de plus en plus d’entrepreneurs curieux, sympathiques et plein d’humour à le faire, et on vous comprend*), est en majeure partie dédié à la publication d’annonces légales ; plus particulièrement à la parution d’annonces relatives à création d’entreprise (l’avis de constitution étant notre activité principale).

Dans un pays ou les créateurs d’entreprises sont de plus en plus nombreux (si, si, la France, notamment avec son label French Tech, valorisant les pôles métropolitains louables pour leur vivier de startups, rattrape lentement mais sûrement son retard sur les pays étrangers en termes d’entrepreneuriat), il nous a paru nécessaire, à l’aube d’une nouvelle décennie, de rendre hommage aux plus anciennes entreprises françaises toujours en activité. Sortes de modèles de réussite pour plusieurs générations de chefs d’entreprises, la plupart d’entre elles, à l’image de Peugeot -qui par ailleurs est l'une des plus jeunes entreprises de notre classement, avec cette année, à peine 210 ans d’existence (!)- montre une ambition, une fougue, une envie d’innover constante.

D’aucunes ont, c’est une fatalité économique, perdu leur indépendance et leur gestion familiale, mais sont encore debout, vaillantes et fières du chemin parcouru. Première partie de notre grand dossier, non-exhaustif, sur les plus vieilles entreprises françaises, avec pour commencer, l’un des plus célèbres pépiniéristes de France...

*Nous sommes géniaux

LES PÉPINIÈRES MINIER – Entreprise fondée en 1838

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Fondées en 1838 au cœur de l’Anjou (pôle végétal et berceau de la pépinière française), les Pépinières Minier, longtemps restées une entreprise familiale, regroupent aujourd’hui dans ce même terroir et sur plus de 300 hectares, une des plus importantes productions européennes de plantes pour jardins et terrasses ; ainsi qu’une collection végétale exceptionnelle, utile au développement de nouvelles variétés. La société doit son expansion, pour bonne partie, à Robert Minier, qui en a eu la direction de 1933 à 1968.

Sous la houlette bienveillante de cet ingénieur agronome, la propriété s’est considérablement transformée : de 20 hectares et 45 employés à 250 hectares et 270 employés. Robert Minier est l'un des premiers pépiniéristes à démarcher de nouveaux prospects, notamment à l’étranger. Un ami Hollandais, angevin d’adoption, lui prête main forte. Des moyens de production novateurs assoient sa volonté de moderniser l’entreprise et lui permettent de multiplier la culture des plants. Les Pépinières Minier appartiennent aujourd’hui à la coopérative agricole Terrena. Elles s’étendent sur 350 hectares et emploient autant de salariés.

HERMÈS – Entreprise fondée en 1837

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C’est dans le quartier parisien des Grands Boulevards que le tout premier magasin Hermès apparaît, en 1837, sous l’impulsion de Thierry Hermès. Il s'agit alors d'une manufacture de harnais et de selles qui recevra, en 1867, une médaille de première classe lors de l'exposition universelle. Il accueille très vite dans son enseigne une clientèle aisée et surtout, internationale. La diversification des secteurs d’activité et des savoir-faire du fameux sellier devra cependant attendre la troisième génération d’Hermès à la tête de l’entreprise. Le premier sac Hermès est ainsi conçu pour… l’équitation !

L'entreprise familiale embrasse petit à petit l’univers de la maroquinerie de luxe, notamment lorsqu’un des enfants Hermès découvre l’Amérique, pendant la Première Guerre mondiale : le développement automobile y est si conséquent qu’il laisse présager un fort potentiel de la marque dans l’industrie des bagages. Potentiel qu’Hermès exploite avec succès.

Un système révolutionnaire voit également le jour dans l’hexagone et M. Hermès en obtient l’exclusivité : la fermeture à glissière ! Qui s’adapte bien entendu à la maroquinerie. La marque Hermès (le fameux carré de soie, mais aussi les montres, le parfum et les produits relatifs à l’art de la table) est aujourd’hui distribuée dans quelque 250 magasins exclusifs aux quatre coins de la planète.

L’ENTREPRISE LAFARGE – Fondée en 1833

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L’entreprise Lafarge n’est ni plus ni moins qu’un des leaders mondiaux des matériaux de construction. Tout est parti de l’activité familiale de pierre à chaux de M. Claude Pavin, acquise par Léon Pavin de Lafarge (de 1833 à 1839) et Édouard Pavin de Lafarge (de 1840 à 1843) qui développent l'affaire et officialisent en 1848 leur association en créant la société d'exploitation de carrières de calcaire Lafarge Frères (elle-même acquise en 1749 auprès de la seigneurie Lafarge).

L’exploitation s’intensifie rapidement et connaît son tout premier chantier d'envergure internationale en 1964 : 110 000 tonnes de chaux livrées sur le chantier du canal de Suez. Début 20e, Lafarge poursuivra son développement en internationalisant son activité. La société, qui officie déjà en Algérie depuis 1866, s'implante au Maroc et en Tunisie ; ce qui lui vaut, en 1939, de devenir le premier cimentier français. L’entreprise Lafarge est aujourd’hui présente dans plus de 70 pays. Elle est non seulement le numéro 1 mondial du ciment, mais a su diversifier ses activités dans les granulats et le béton (n°2 mondial) et dans le plâtre (n°3 mondial).

L’ENTREPRISE BUREAU VERITAS – Fondée en 1828

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De l'inspection de navires, au 19e siècle, à la certification des machines à voter en 2007, il n’y a qu’un petit pas pour l’homme. Mais un bond de géant, en à peine 200 ans, pour l’entreprise Bureau Veritas. Presque 200 d'existence qui lui ont permis d’évoluer dans un panel de métiers toujours plus impressionnant : l'inspection des navires, qui est encore d’actualité, mais également le service aux gouvernements (contrôle des avions et contrôle des importations), la certification des biens de consommation et, enfin, une unité "construction et infrastructures" qui regroupe les contrôles de constructions, les suivis d’exploitation, les formations de personnel et les essais en laboratoire de divers matériaux.

La volonté de s’adapter, sans cesse, au progrès technologique, est l’un des atouts majeurs de l’esprit d’entreprise Bureau Veritas, cet esprit combatif qui fait le succès des grandes entreprises françaises. Un savoir-faire acquis dans la machinerie maritime (qui conduit l’entreprise à être présente dans toutes les grandes villes portuaires du monde, d'où une internationalisation rapide de la société), transposé avec succès dans le monde de l’industrie, de l'aviation, dans 140 pays, avec plus de 50% de chiffre d'affaires réalisé hors Union Européenne : une pugnacité ambitieuse et exemplaire.

LA SOCIÉTÉ DES PRODUITS MARNIER-LAPOSTOLLE – FONDÉE EN 1827

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Vous l’aurez deviné, le fer de lance de l’entreprise Marnier Lapostolle n’est autre que... Le Grand Marnier ! Question : pourquoi grand ? Réponse de César Ritz (oui, oui, le fondateur du palace éponyme) à son ami Louis-Alexandre Marnier, inventeur de la célèbre liqueur : « Grand Marnier, un grand nom pour une grande liqueur ! » (Une idée à contre-courant d’une époque où le tout Paris se plaît utiliser de manière outrancière l’adjectif « petit »). Le Curaçao Marnier, né en 1880 à Neauphle-le-Château, dans les Yvelines, devient donc Grand Marnier. Un cordon rouge marqué d’un sceau de cire, une magnifique couleur ambre caractéristique, de jolies courbes : le Grand Marnier et reconnaissable entre toutes les liqueurs, tant par son goût que par l’allure élégante de son contenant ; et cela, en France, comme dans le reste du monde !

L’entreprise exporte en effet dans plus de 150 pays, ou elle réalise près de 90 % de son chiffre d’affaires. Son succès ne s’est jamais démenti, et elle le doit, techniquement tout du moins, à Jean-Baptiste Lapostolle, qui en 1827 avait fondé, à Neauphle-Le-Château, la distillerie qui servirait quelques dizaines d’années plus tard à la fabrication de la liqueur inventée par…l’époux de sa petite fille ! Louis-Alexandre Marnier, passionné de Cognac français depuis son séjour dans la région (vers 1876, année de son mariage), a en effet la drôle d’idée -qui s’avérera payante- de marier son alcool préféré à la subtilité aromatique de l’orange amère des Caraïbes. Un mélange devenu bien vite une référence des soirées parisiennes. La marque est aujourd’hui détenue par Campari.

Alors, cette permière partie consacrée aux plus anciennes entreprises françaises vous inspire-t-elle ? Prêt à sauter le pas de la création d'entreprise ? Pour la publication d'annonce légale, suivez le guide Legalin !

 

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