Les plus vieilles entreprises françaises (toujours en activité) - Partie 2

 

Suite de notre top des plus vieilles entreprises de France ! Comme nous l’évoquions dans la première partie dudit top, les annonces légales Legalin s’intéressent non seulement… aux annonces légales (puisqu’il s’agit là de notre cœur de métier : la publication d’annonces légales), mais également à la création d’entreprise, aux formalités qui y sont rattachées, et évidemment… aux entreprises en elles-mêmes ! À leur histoire, à l’aventure humaine qu’elles représentent, bien souvent ; au-delà de notre lorgnette d’intermédiaire (talentueux, drôles, efficaces, pas chers et modestes) et des annonces qui rythment notre quotidien. En effet, si pour nous et nos JAL partenaires (journaux d’annonces légales), les mots constitution, modification ou cessation de société pourraient être perçus comme un peu d’encre sur du papier promis à la corbeille, nous gardons à l’esprit qu’ils sont avant tout le reflet exact, la trace immuable d’une vie économique toujours effervescente, intéressante. Comme le parcours exemplaire des entreprises françaises suivantes…

Les Établissements Peugeot Frères – Entreprise fondée en 1810

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S’il vous arrive parfois de flâner dans les brocantes à la recherche de LA pièce rare qui manque à votre intérieur, il vous est fatalement arrivé de tomber sur un vieux moulin à café Peugeot, qui orne désormais votre réfrigérateur, comme un élégant rappel d’une époque révolue où Georges Clooney aurait dû moudre son café tout seul (What else ? De l’eau bouillante). Dans le cas contraire, ce sera pour vous un scoop : avant de se faire une place de choix dans l’industrie automobile, la fameuse marque au lion avait pour principal objectif d’équiper toutes les cuisines de l’Hexagone ! Mais l’entreprise, qui voit le jour en 1840 dans le Doubs, ne se limite pas à concevoir et à commercialiser des moulins à café (poivre et autres épices) : elle vend aussi ses propres sels et poivres de table, et met un pied dans l’univers vinicole avec la distribution de verres à vin, de tire-bouchons et de carafes.

L’histoire de l’entreprise Peugeot

Entre deux siècles

Tout commence en 1810. Jean-Pierre et Jean-Frédéric Peugeot décident de transformer un moulin à grain, situé à Hérimoncourt, dans le Doubs, en une fonderie et forge à martinet. C’est dans cette usine que seront produits des lames à scie laminées et des ressorts d’horlogerie. La fabrication prend très vite une forme industrielle pour s’élargir aux moulins à café et à poivre, aux outillages divers, aux cycles et motocycles.

Entre 1820 et 1850, Jules et Émile Peugeot, fils de Jean-Pierre, prennent la succession de l’affaire familiale : plusieurs usines -spécialisées dans la fabrication d’articles ménagers et d’outils pour tous les corps de métier (menuisier, mécanicien, forgeron, cultivateur)- sont édifiées. L’entreprise devient alors « Peugeot Frères » et voit naitre le célèbre emblème du lion, reproduit depuis sur tous les articles de la marque.

En 1886, Armand Peugeot, fils d’Émile, prend l’initiative de fabriquer des bicyclettes à l’usine de Beaulieu. 10 plus tard à peine, ayant développé un quadricycle à moteur (à essence de pétrole), il fonde la première société des « Automobiles Peugeot », dont la vocation est la fabrication de véhicules de tourisme et de camions. La société « Les Fils de Peugeot Frères » dirigée par Eugène (fils de Jules) et ses fils, Pierre, Robert et Jules*, est, quant à elle, portée sur les domaines « traditionnelles » (articles divers, cycles… puis motocyclettes !).

*(OK, on vous l’accorde, c’est le bazar familiale cet article : entre les frères, les papas et les tontons… Bref, l’entreprise Peugeot, c’est une histoire d’hommes)

La Société des Automobiles Cycles Peugeot

En 1910, les deux entreprises fusionnent pour former la « Société des Automobiles Cycles Peugeot » avec à sa direction, Robert Peugeot. 1920 est pour la marque l’année charnière d’un lancement historique : celui de la Quadrilette 161. Un véhicule pouvant atteindre 60 km/h (de quoi avaler sa casquette) et fabriqué à 12 000 exemplaires. En 1941, Jean-Pierre Peugeot remplace son père Robert à la tête de l’entreprise. Il deviendra, avec ses frères Eugène et Rodolphe, l’instigateur d’une reprise nécessaire et même, d’une expansion.

L’âge d’or de l’automobile

Dans les années 60, c’est toute la gamme qui est repensée avec les modèles Peugeot 204, Peugeot  304, Peugeot 404 et Peugeot 504. Les années 70 marquent l’arrivée, à la tête de l’entreprise, de Pierre, fils de Rodolphe, Roland, fils de Jean-Pierre et Bertrand, fils d’Eugène (toujours pas de dames à l’horizon, mais vous pensez bien qu’elles ont œuvré dans l’ombre). Les années 80 voient le lancement et la consécration d’une voiture devenue mythique : la Peugeot 205. Championne du Monde des Rallyes et victorieuse du Paris-Dakar.

L’automobile, c’est du sport !

Les années 90 sont pour Peugeot synonymes de modèles tout aussi mythiques que la 205. La Peugeot 106, la Peugeot 306, la Peugeot 406, la Peugeot 806 puis la Peugeot 206 ! (Ajoutez à ces succès commerciaux la victoire de la Peugeot 905 aux 24 heures du Mans.) Côté sportif, les années 2000 ne sont pas en reste : La Peugeot 206 WRC remporte trois années de suite le Championnat du Monde des Rallye et voit les lancements successifs de la Peugeot 607, de la Peugeot 807 et de la Peugeot 307. Entre 2009 et 2011, Peugeot signe un doublé au «24 heures du Mans » tandis que Citroën remporte le championnat du Monde des Rallyes WRC pour la 8ème fois consécutive.

Peugeot, l’entreprise aux 1000 brevets

En 2012, le Peugeot Design Lab voit le jour. La marque peut ainsi mettre son expertise au service d’autres marques automobiles. Aujourd’hui, en plus de la conception automobile, PSA Peugeot Citroën (Établissements Peugeot Frères est la société mère historique du groupe familial Peugeot et l’actionnaire de référence du groupe automobile PSA ; ce dernier réunit aujourd’hui les deux marques Peugeot et Citroën) consacre chaque année plus de 5 % du chiffre d’affaires de sa branche automobile au secteur Recherche et Développement. Comme en témoigne sa place dans le trio de tête du classement 2018 des déposants de brevets en France (1074 demandes de brevet déposées).

Champagne Billecart-Salmon - 1818

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Le champagne Billecart-Salmon, comme beaucoup d’entreprises présentes dans ce top des plus vieilles sociétés françaises encore en activité, est avant tout une histoire de famille. Celle de Nicolas François Billecart, de son épouse Elisabeth Salmon, et de Louis Salmon, son beau-frère passionné d’œnologie, qui en 1818 décident de fonder la Maison Billecart-Salmon à Mareuil-sur-Aÿ, dans la Marne.

En 1900 la Maison Billecart-Salmon participe à l’Exposition universelle à Paris. Le Palais du Champagne, construit par le Syndicat du commerce des vins de Champagne -notamment grâce au généreux mécénat de la marque Billecart-Salmon- y sert à la coupe, aux côtés d’autres marques prestigieuses, les vins de l’entreprise.

Après une période post-première guerre mondiale quelque peu difficile (les stocks ne représentent plus que 75 000 bouteilles), la maison parvient, à force d’obstination de la part de Charles-Roland Billecart, à retrouver sa superbe d’antan… Elle commercialise même 217 000 bouteilles en 1936.

En 1958 Jean, le fils aîné de Charles Roland, (lui-même fils de Nicolas François) lance une véritable révolution qualitative, inspirée des méthodes de brassage traditionnel : la fermentation longue à basse température et le débourbage à froid trouvent leur place dans le processus de vinification en cuve. Cette technique apporte la fraîcheur et la finesse, caractéristiques aujourd’hui encore, des vins Billecart-Salmon.

1993 marque un nouveau tourant dans l’histoire de la marque. François, le fils aîné de Jean Roland-Billecart (lui-même fils de Charles-Roland, vous suivez ?) prend la tête de l’entreprise et décide d’opérer un changement profond quant à l’image de la marque : il rachète l’intégralité des stocks de champagne Billecart aux grandes surfaces et re-concentre la distribution sur les cavistes indépendants et les restaurants gastronomiques.

1999 voit le champagne Billecart consacré. À l’occasion d’une dégustation à l’aveugle de 150 millésimes des plus grandes maisons de champagnes, organisée à Stockholm par Richard Juhlin (reconnu par la profession comme le meilleur expert du Champagne au monde), le jury élit la cuvée Brut 1959 -renommée, depuis Cuvée Nicolas François - « champagne du Millénaire ».

Thélem Assurances - 1820

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Difficile, voire impossible, pour qui n’est pas au fait de son parcours, de reconnaitre Thélem Assurances au fil des dates clefs de sa propre histoire, tant l’entreprise a vu sa dénomination changer depuis sa création en 1820. Mais celle qui s’est tout d’abord appelée la Compagnie d'Assurances Mutuelles contre l'Incendie dans le Loiret, avant de devenir, peu de temps après, L'Orléanaise, n’en demeure pas moins l’une des plus anciennes entreprises de France. Elle conserve le nom L’Orléanaise jusqu’à l’absorption de La Nantaise et de l'Angevine en 1984. L’entreprise devient alors Mutuelles Régionales d'Assurance (MRA).

D’autres grandes opérations de rachat ont lieu en 1993, 2000 et 2003. En 2004, l'union avec les Assurances Mutuelles de l'Indre donne naissance à la société que nous connaissons aujourd’hui, Thélem Assurances. L’entreprise est installée à Chécy, dans le Loiret, et gère pas moins de 445 000 clients. Majoritairement dans la région Centre, mais également dans les Pays de la Loire, en Bretagne, en Normandie et en région parisienne, via 250 agences.

Potel & Chabot- 1820

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Depuis 1820, Potel & Chabot est l’organisateur phare des petites, moyennes et grandes réceptions sur mesure et haut de gamme du tout Paris, que celles-ci soient destinées à des particuliers ou à des entreprises. Potel & Chabot peut non seulement fournir le lieu de la réception (l’un de ses cinq pavillons prestigieux), mais également sa propre vaisselle (et quand nous écrivons « sa propre vaisselle », entendons-nous bien : il s’agit véritablement de vaisselle issue de ses propres ateliers de porcelaine, dont une partie de la gamme est renouvelée une fois par an !).

Décoration florale, sculptures de verre, rien ne manque aux luxueuses festivités organisées par l’entreprise. Dernier atout non-négligeable de la marque : Potel & Chabot travaille aux quatre coins du monde, sur demande de ses clients. En 1988, une filiale de la marque a même vu le jour en en Russie. New York a suivi deux ans plus tard.

Baccarat - 1823

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Tout commence avec une verrerie de verre plat et de verre d'art, la verrerie Saint-Anne, fondée en 1764 dans la ville de Baccarat, en Lorraine, par l'évêque de Metz, Louis-Joseph de Montmorency-Laval, avec la permission de Louis XV. La vocation première de la production est la fabrication de carreaux à vitre, mais aussi de miroirs et de services de verres.

En 1816, la manufacture devient une cristallerie ; qui sera baptisé Baccarat en 1823, date de sa première commande de prestige au profit du roi Louis XVIII. Elle devient très vite la première cristallerie de France et brille (c’est le cas de l’écrire !) à maintes reprises aux différentes expositions universelles. Notamment grâce à la sculpture "Temple de cristal", une rotonde de près de cinq mètres de haut et grâce auquel la cristallerie de Baccarat remporte une médaille d’or en 1878. Aujourd'hui, avec plusieurs filiales à l'étranger et plusieurs dizaines de boutiques et concessions, Baccarat réalise un chiffre d'affaires annuel de plusieurs millions d’euros, dont plus de 80 % est réalisé à l'export. Chaque année, ses Meilleurs Ouvriers de France ajoutent deux collections et 400 nouvelles références à une gamme qui en totalise déjà plus de 3000.


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